Une étude de Deloitte, Deloitte’s 2018 global blockchain survey, révèle que sur plus de mille grandes entreprises interrogées dans sept pays, dont près de 80 en France, la majorité considère que cette technologie est très importante pour leur organisation et 40 % la classe parmi leurs cinq priorités stratégiques. Les acteurs français interrogés prévoient même d’allouer un budget spécifique pour la blockchain supérieur, pour 70 % d’entre eux, à un million de dollars. Pourquoi cet engouement ? Parce qu’elles y voient de nouvelles opportunités pour créer de la valeur (Fleuret, 2020).
Sept grandes catégories de projet ont été identifiées afin de repérer les principaux acteurs de la blockchain dans le secteur immobilier, sans être exhaustif : notamment, des plateformes ABST qui permettent de tokeniser des actifs, des plateformes d’échange de cryptomonnaies. D’autres acteurs sont des intermédiaires favorisant l’usage de la blockchain, des associations, des aides à la gestion...
Pour cette investigation, nous avons utilisé des données primaires relatives à des articles et aux sites internet des entreprises citées dans le tableau récapitulatif consultable en annexe. Ensuite, nous effectuerons des focus géographiques et monographiques qui nous semblent inspirants, de par leur diversité quant au développement et aux nouveaux usages de la blockchain.
Plateforme ABST
Une part importante de ces sociétés propose de « tokeniser » des actifs (immobiliers, financiers…) et d’accompagner la vente ou la distribution des tokens aux investisseurs. Très souvent, ces plateformes disposent d’une interface permettant de sourcer les projets et de faire l’intermédiaire entre les investisseurs et les porteurs de projet (fonds d’investissement, promoteurs, marchands de biens).
Cela est assimilable à une plateforme de crowdfunding, avec une particularité : ce sont des tokens qui sont échangés. La valeur des tokens est corrélée à celle de l’actif sous-jacent : ce sont des asset backed security tokens (ABST). Ces sociétés permettent de faciliter les transactions et apportent une liquidité supplémentaire aux actifs sous-jacents.
Ex. : RealT, Capelli, Blockimmo.
Plateforme de cryptomonnaies
Les plateformes d’échange de cryptomonnaies sont des entreprises qui permettent à leurs clients d’échanger des monnaies cryptographiques ou numériques contre d’autres actifs, tels que de la monnaie fiduciaire classique ou d’autres monnaies cryptographiques ou numériques. Pour le plus grand nombre, elles fonctionnent comme une plateforme d’échange classique pour tout autre actif, comme les actions. Mais, contrairement aux plateformes traditionnelles qui ont des heures de trading fixes, les plateformes d’échange de cryptomonnaies sont actives 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Pour effectuer un achat sur une plateforme d’échange, un acheteur doit d’abord approvisionner son compte d’échange, également appelé « wallet ». Cela peut se faire en monnaie locale ou dans une autre cryptomonnaie.
L’acheteur passe ensuite un ordre d’achat sur la plateforme. Il s’agit d’une requête d’achat de bitcoin ou d’une autre cryptomonnaie à un prix donné. Cet ordre, ainsi que tous les autres ordres d’achat et de vente, sont ajoutés au « carnet d’ordres ».
Le carnet d’ordres est une liste des montants de cryptomonnaie que les traders veulent « acheter » et « vendre », ainsi que les prix qu’ils recherchent. La plateforme agit essentiellement comme un service de mise en relation entre les deux.
Il est important de noter que les plateformes d’échange ne fixent pas les prix. La loi de l’offre et de la demande le fait. La plateforme n’est que l’intermédiaire qui relie les acheteurs et les vendeurs, comme un broker en bourse par exemple.
Ex.: Coinhouse, RealFuel.IO, Fundplaces, Coinbase.
Transaction sur la blockchain
Les acteurs comme Propy ou Equisafe vont favoriser les relations des acteurs des transactions immobilières par l’usage de plateformes, par la digitalisation des documents nécessaires à la validation des transactions.
Ex. : Equisafe, Propy, BenBen.
Base de données
Le stockage et la gestion des données sont au cœur des problématiques des entreprises du xxie siècle. Des sociétés exploitent la technologie de la blockchain et de la tokenisation pour apporter des solutions, telles que R3 Corda ou Elea Labs.
En effet, le cryptage des données sur un réseau infalsifiable et inviolable est un outil de transformation et d’échange de données sous différentes formes : monnaie, contrat, actif, informations sur la construction, le Building information modeling (BIM)... R3 Corda développe des solutions permettant l’ouverture d’un compte bancaire sans avoir besoin de demander les pièces justificatives d’identification. Tout passe par le KYC (Know your Customer) mutualisé du réseau bancaire.
Ex.: Bitland, R3 Corda.
Investissements, opérations et aide à la gestion
Tokenestate et Brickblock créent des tokens afin de favoriser et de développer les investissements dans les opérations immobilières.
Ce sont des paniers d’actifs par secteur pour Tokenestate, ce qui rend le token intéressant pour les investisseurs qui voudraient se concentrer sur des actifs spécialisés dans les maisons de retraite, par exemple, dans le monde entier.
Ex.: Tokenestate, Equisafe, Brickblock, Crowdvilla.
Création/association
L’International Blockchain Real Estate Association (IBREA) est un organisme de recherche des technologies blockchain, de la tokenisation et de l’industrie immobilière. En effet, la blockchain offre un protocole universel et open source pour l’achat de biens immobiliers, le transfert de propriété, l’enregistrement, le cadastre, le crowdfunding…
Ex. : Equisafe, IBREA.
Sécurité et tiers de confiance
Le tiers de confiance, dans le cas d’une transaction sur la blockchain, est remplacé par un algorithme. Ce dernier est un moyen de ne pas donner de pouvoir à un individu en particulier mais, de par sa forme distribuée, la confiance est partagée au sein du réseau.
Ex. : Immodvisor.