Conclusion et discussion de l’étude

Inès Trojette et Cathy Veil

Citer cet article

Référence électronique

Trojette, I., & Veil, C. (2021). Conclusion et discussion de l’étude. Dans I. Trojette & C. Veil (dir.), Les métiers de l’immobilier et le bois. Enquête 2019. Mis en ligne le 01 septembre 2021, Cahiers ESPI2R, consulté le 19 avril 2024. URL : https://www.cahiers-espi2r.fr/328

L’intérêt pour l’usage du bois est surtout présent majoritairement, à 43 %, chez les jeunes professionnels (18-25 ans), mais c’est aussi la tranche d’âge qui est la moins encline à l’usage du bois. Ce constat est symétrique pour la classe d’âge suivante, les 31-59 ans, qui représente plus du tiers des répondants. Donc nous pouvons en déduire que la répartition par âge n’influence pas l’intérêt d’une personne à l’usage du bois.

Les niveaux d’études et de connaissance concernant les modes de construction influencent le plus ou moins grand attrait par l’usage du bois. La figure 4 montre que la plupart (41 %) des 241 personnes qui s’intéressent à l’usage du bois dans l’immobilier ont un niveau d’études supérieur à bac +5. En revanche, ceux qui ne s’en préoccupent pas ont pour la majorité (33 %) un niveau inférieur à bac +5.

Figure 4. Vous-êtes-vous déjà intéressé à l’usage du bois dans l’immobilier ? Par niveau d’études.

Figure 4. Vous-êtes-vous déjà intéressé à l’usage du bois dans l’immobilier ? Par niveau d’études.

De plus, selon le type de formation, il n’y a pas la même appétence à l’usage du bois et à sa dimension écologique.

Cela peut être amélioré par davantage de contenus concernant le bois et ses différents usages dans les cursus de formation autres que ceux de la construction et de la promotion immobilière, y compris dans la cadre de l’aménagement et de la valorisation en cas de vente ou de gestion locative (cf. figure 5).

Figure 5. Vous-êtes-vous déjà intéressé à l’usage du bois dans l’immobilier ? Par formation.

Figure 5. Vous-êtes-vous déjà intéressé à l’usage du bois dans l’immobilier ? Par formation.

La connaissance influence la sensibilité à l’usage du bois quant à l’impact carbone (cf. figure 9). Le même constat est à faire concernant la dépense énergétique du chantier et l’apport du bois comme un matériau propre qui permet également des chantiers eux-mêmes propres et secs et, de fait, peu polluants. Il y a un premier élément d’acculturation à mettre en œuvre.

Figure 9. Écologie : construire en bois fait baisser l’impact carbone de la construction.

Figure 9. Écologie : construire en bois fait baisser l’impact carbone de la construction.

La figure 11 montre que c’est du côté des désintéressés au bois que l’information quant à la bonne isolation thermique et phonique est insuffisante et peut être renforcée. Sinon, globalement, cette information fait consensus pour les personnes qui s’en préoccupent.

Figure 11. Écologie : une construction en bois contribue à une bonne isolation thermique.

Figure 11. Écologie : une construction en bois contribue à une bonne isolation thermique.

La figure 13 montre que la réponse à la question de l’impact de l’exploitation du bois sur la déforestation est inversée entre les sondés favorables ou non à l’usage du bois. Ceux qui sont favorables pensent à 65 % que l’usage du bois ne contribue pas à la déforestation. En revanche, ceux qui ne sont pas enclins à utiliser le bois estiment que ce dernier participe de la déforestation.

Figure 13. Écologie : construire en bois contribue à la déforestation.

Figure 13. Écologie : construire en bois contribue à la déforestation.

La durée plus rapide de la construction en bois est acquise par les sondés, avec une part plus importante chez « les non ».

Cependant, ceux qui sont favorables à l’usage du bois pensent à 57 % que la construction sera plus coûteuse, alors que les autres ne sont que 48 % à considérer qu’elle sera plus chère. De plus, les deux catégories (59 % et 71 %) de répondants considèrent que les coûts d’entretien sont élevés si la construction est en bois.

Un autre frein est celui lié aux opportunités de construction en bois, qui semblent limitées sur les territoires. Plus de la moitié des personnes (58 %) favorables à l’usage du bois pense que l’on ne peut pas construire partout en utilisant ce matériau. Cette position est partagée par plus des trois quarts de personnes peu enclines à utiliser le bois.

Les insectes xylophages constituent une grande contrainte qui impacte la décision du consommateur à utiliser le bois dans l’immobilier.

Le bois est considéré comme plus dangereux, et donc inflammable, quand la personne n’est pas favorable au bois (58 %), contre 29 % quand elle l’est. Ce facteur incendie est un élément qui décourage le consommateur de s’intéresser à l’usage du bois dans l’immobilier. Par contre, le bois apparaît comme un matériau adapté aux terrains sismiques.

Quand les répondants sont déjà sensibles au bois, ils pensent aussi que son intégration dans le paysage est bonne quel que soit le type de territoire : rural, urbain… Alors que les autres répondants, qui ne s’intéressent pas à l’usage du bois, estiment qu’il est plus adapté au rural, et tous milieux confondus. Sans doute le côté chalet, cabane… Le consommateur s’intéressera plus à l’usage du bois si ce dernier s’intègre à tous milieux confondus, s’il évoque la modernité et la solidité.

Les dimensions esthétiques et de perception du bois sont importantes. Plus le répondant pense que la construction en bois favorise la qualité de l’air intérieur, plus il est sensible à l’usage du bois dans l’immobilier. On conclut que l’isolation thermique et le facteur incendie sont les deux éléments les plus importants dans la décision des répondants de s’intéresser à l’usage du bois dans l’immobilier.

Figure 4. Vous-êtes-vous déjà intéressé à l’usage du bois dans l’immobilier ? Par niveau d’études.

Figure 4. Vous-êtes-vous déjà intéressé à l’usage du bois dans l’immobilier ? Par niveau d’études.

Figure 5. Vous-êtes-vous déjà intéressé à l’usage du bois dans l’immobilier ? Par formation.

Figure 5. Vous-êtes-vous déjà intéressé à l’usage du bois dans l’immobilier ? Par formation.

Figure 9. Écologie : construire en bois fait baisser l’impact carbone de la construction.

Figure 9. Écologie : construire en bois fait baisser l’impact carbone de la construction.

Figure 11. Écologie : une construction en bois contribue à une bonne isolation thermique.

Figure 11. Écologie : une construction en bois contribue à une bonne isolation thermique.

Figure 13. Écologie : construire en bois contribue à la déforestation.

Figure 13. Écologie : construire en bois contribue à la déforestation.

Inès Trojette

Enseignante-chercheuse, Groupe ESPI

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Cathy Veil

Enseignante-chercheuse, Groupe ESPI

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