Une passoire thermique heureuse  ? L’exemple iconoclaste de la copropriété Diderot à Champigny-sur-Marne

Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow

Citer cet article

Référence électronique

Wilson, Y., & Fijalkow, Y. (2024). Une passoire thermique heureuse  ? L’exemple iconoclaste de la copropriété Diderot à Champigny-sur-Marne. Zoom recherche. Mis en ligne le 13 novembre 2024, Cahiers ESPI2R, consulté le 05 décembre 2024. URL : https://www.cahiers-espi2r.fr/1547

Contexte de l’étude

Dans les années 2000, le changement climatique est devenu une préoccupation majeure des pouvoirs publics qui tentent d’engager progressivement des programmes de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES). En 2015, la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et les accords de Paris (2016) imposent un certain nombre d’objectifs de décarbonation par secteur dont le bâtiment, car considéré comme l’un des quatre les plus émetteurs. Cependant, le parc de logements ne connaissant qu’un renouvellement de 1 % par an (soit en moyenne annuellement 370 000 nouveaux logements), la réhabilitation est un élément essentiel de la politique énergétique (Fack & Giraudetb, 2024 ; Insee, 2019). En 2018, la loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan)1 s’y intéresse de plus près et propose la simplification des procédures de rénovation, notamment dans les copropriétés2. En soutien, depuis 2020, les pouvoirs publics encouragent fortement la rénovation énergétique des bâtiments grâce à de nombreux programmes de subventions et de prêts (Giraudet et al., 2020). Ces dispositifs incitatifs visent à atteindre les objectifs des accords internationaux3 relatifs à la réduction des émissions de GES mais ils ont aussi un coût qui, corrélé à la crise énergétique de 2021, interroge. Le cadre législatif sur la réduction des GES et les outils proposés pour l’habitat ne peuvent ainsi se départir des lois dites Grenelle I (2009) et Grenelle II4 (2010). Cette dernière stipule :

Est en situation de précarité énergétique… une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat. 
(loi Grenelle II, article 11)

Cela protège les ménages qui ne devraient pas dépenser plus de 10 % de leur salaire pour se chauffer, selon le taux d’effort énergétique (TET), qui mesure la part des dépenses consacrées à l’énergie sur le revenu global du ménage. Depuis sa création en 20065, le diagnostic de performance énergétique (DPE) renseigne la performance énergétique des logements et des bâtiments. Il prend en compte la surface habitable, les sources d’énergie utilisées (chauffage, eau, éclairage, etc.) et les déperditions de chaleur observées (ventilation, fenêtres, ponts thermiques, niveau d’isolation, etc.). Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE, 2021), les logements dont le DPE est classé en E, F, G ne sont pas systématiquement synonymes de précarité énergétique de leurs occupants. Cependant, un logement «  déperditif  » et mal isolé augmente le taux d’effort financier des ménages. Près de quatre millions de ménages sur les 37 concernés sont touchés par une précarité énergétique en France, c’est-à-dire placés dans une situation d’inconfort thermique pour des dépenses élevées. Si, depuis 40 ans, les acteurs de la construction ont bien intégré les nouvelles normes de conception et de construction du neuf pour garantir, à des coûts minimes, une température intérieure à 19 °C, la Réglementation environnementale 2020 (RE2020) impose ces normes à la fois pour les bâtiments neufs et les rénovations des bâtiments anciens. Or, ces mêmes exigences appliquées à la réhabilitation des immeubles déjà construits et occupés font apparaître des situations extrêmement complexes, qui peuvent aussi porter sur la faisabilité.

Encore récemment, la loi dite Climat et résilience (2021)6 prévoit l’éradication des «  passoires thermiques  » d’ici à 2030, un objectif déjà présent dans la SNBC et dans la Convention citoyenne pour le climat (2019) afin de diminuer de 40 % les émissions de GES par rapport à 1990. Cette loi, qui rejoint également la loi Énergie-climat (2019)7, programme l’interdiction progressive à la location et à la vente des logements considérés comme des «  passoires thermiques  », c’est-à-dire ceux diagnostiqués en E, F, G, d’ici à la fin 2030. Elle vise ainsi les logements les plus énergivores et «  hors norme  », des biens immobiliers qualifiés d’inconfortables et de polluants, puisque fortement émetteurs de GES. Aujourd’hui, près de 20 % du parc locatif français est classé en F et G et est ainsi concerné par cet objectif d’aboutir à une meilleure performance énergétique (Fack & Giraudetb, 2024 ; Insee, 2019)8. Mais quels effets ont ces différentes lois sur les habitants  ?

Avec cette mise en contexte, il est possible de se demander si le chauffage n’est pas devenu la nouvelle variable discriminante dans les inégalités spatiales de logement : ce sont en effet les ménages les plus pauvres qui sont le plus souvent occupants des logements les plus énergivores (selon le Réseau d’acteurs contre la pauvreté et la précarité énergétique dans le logement, RAPPEL, en 2022)9. Plus le logement est ancien, plus les ménages sont vulnérables. Les propriétaires ou locataires de logements construits avant 1970, soit 1,3 million de logements dans la région parisienne, sont ainsi les plus exposés : 23 % d’entre eux sont en situation de vulnérabilité énergétique contre 7 % pour ceux vivant dans des logements construits après 2000 (Insee, 2019). On peut donc faire l’hypothèse que la rénovation thermique fragilise les habitants dans leurs modes d’habiter. Ces rénovations successives concernent souvent des quartiers dits difficiles et périphériques. En effet, la rénovation thermique qualifie certains immeubles de «  passoires thermiques  » et les dévalorise sur le plan marchand s’ils ne font pas l’objet d’interventions correctrices très rapidement (Fijalkow & Wilson, 2024). Si l’on peut louer l’effort gouvernemental pour venir à bout de ces difficultés d’habitat, on peut se demander quels effets les politiques déployées ont sur la santé physique et mentale des habitants. Comment comprennent-ils leur situation et comment réagissent-ils  ?

À cet égard, la notion de «  littératie dans l’habitat  », c’est-à-dire la capacité individuelle et collective des habitant à mettre en relation les qualités du logement avec les dimensions physiologiques et mentales de la santé et du bien-être (Wilson & Fijalkow, 2023) ; Wilson & Fijalkow, 2024a), nous est utile. Ce concept implique des critères tels que la connaissance, la compétence, la motivation et la capacité qu’un individu peut avoir à identifier, comprendre et évaluer l’information relative à sa santé (Wilson & Fijalkow, 2024a). En effet, dans les logements dégradés ou informels, le chauffage affecte particulièrement la santé physique, sociale et mentale des habitantes. Aggravée par la crise énergétique, la thermie pourrait bien devenir une variable discriminante, reflétant les inégalités de l’habitat.

Dans cet article, pour répondre à cette problématique, nous explorons le cas d’un immeuble privé avec chauffage collectif au gaz situé à Champigny-sur-Marne, à quelques kilomètres de la capitale parisienne. Il est occupé par une classe moyenne modeste, premiers propriétaires. De manière provocatrice, nous le qualifions de «  passoire thermique heureuse  » dans la mesure où il semble s’adapter à la situation difficile qui est la sienne au regard de la règlementation thermique contemporaine. Nous pensons bien évidemment à l’ouvrage Vers la sobriété heureuse de Pierre Rabhi pour caractériser ce parc immobilier. Cet auteur mentionne à juste titre que « le système dominant, qui se targue de grandes performances, fait de son mieux pour cacher son inefficacité, qu’une simple évaluation, en particulier de son efficacité énergétique, révélerait  » (Rabhi, 2010).

Une méthodologie de la recherche associant les habitants

L’enquête sur ce bâtiment a été réalisée dans le cadre d’un programme d’une recherche-action intitulée SAPHIR (pour Santé Paris Habitat Histoire-s Immeuble résidentiel)10 et soutenue par l’agence régionale de santé (ARS) Île-de-France (2022-2025). Dans ce programme de recherche, un échantillon d’immeubles d’habitation a été sélectionné dans l’Est parisien et sa banlieue nord-est, selon les critères suivants : année de construction (et donc de mise aux normes, notamment thermiques et phoniques), densité physique, localisation dans la ville, accès aux services, statut d’occupation (copropriété, logement social) et type de population (tranches d’âge et de revenus).

Dans une première phase, nous proposons une série de «  cafés pédagogiques  » où nous expliquons l’impact de la qualité du logement sur la santé physique et mentale de l’habitant. Ces cafés pédagogiques ont pour objectif de sensibiliser à ces questions les personnes qui habitent ces espaces en les mobilisant comme des participants volontaires à l’enquête. À l’occasion d’une réunion, dans le hall d’accueil, en pied d’immeuble ou dans la cour, nous présentons aux personnes qui veulent bien s’arrêter une affiche ou un triptyque didactique concernant l’impact de la qualité du logement sur la santé physique et mentale (voir figure 1 ci-dessous). Ces moments visent à rendre la population de l’immeuble attentive à ces sujets en les associant à l’enquête comme personnes volontairement participantes. Cette affiche montre l’état de la recherche et les affections physiques et mentales issues des problèmes de logement (chauffage, humidité, qualité de l’air, isolation phonique, nuisible, etc.).

Figure 1. Document didactique affiché dans les immeubles du programme de recherche-action SAPHIR

Figure 1. Document didactique affiché dans les immeubles du programme de recherche-action SAPHIR

Source : SAPHIR, 2024.

La deuxième phase du projet a consisté à étudier les plans de l’immeuble, des appartements, et leur réorganisation par les habitants à travers des «  relevés habités  ». Elle s’est poursuivie par des entretiens individuels menés avec les populations des immeubles, ce qui a permis de les interroger sur les notions de santé et de bien-être dans leurs logements. Les entretiens sont résumés par des fiches sur des «  lieux-enjeux  », qui sont les espaces de tension mis en récit. Ils sont le résultat de points qui ont émergé de l’analyse des entretiens, de l’observation de l’immeuble, qui n’ont pas été directement formulés par les habitants, et qui ne sont généralement pas non plus communs à chaque bâtiment.

Enfin, pour confirmer collectivement la portée de ces «  lieux-enjeux  », les habitants sont invités aux ateliers dits focus groups (voir figure 2) afin d’exprimer leurs perceptions, leurs sentiments, et les influences de l’habitat sur leur santé, en lien avec l’histoire de l’immeuble et les individus. Les plans de l’immeuble, des appartements et leur réorganisation par les ménages sont aussi mobilisés. L’ensemble méthodologique appliqué permet d’élaborer des éléments collectifs de diagnostic et d’évaluation sur la qualité de l’habitat au regard de la santé.

Figure 2. Focus group au jardin de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

*Figure 2. Focus group au jardin de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

© Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow, 2022.

Les cafés pédagogiques, les entretiens individuels et les focus groups ont permis de révéler des «  situations critiques  » dues aux contradictions entre la violence de la rénovation thermique et le maintien du bien-être individuel et collectif. Il en résulte ce que nous définissons comme un «  stress résidentiel  » chez les habitants (voir figure 3), qui éprouvent des difficultés à faire de leur logement un choix pertinent, à se sentir maîtres de leur environnement, à s’y adapter durablement (Fijalkow & Wilson, 2024). Pour illustrer ce «  stress résidentiel  », nous nous appuyons sur les témoignages de propriétaires et de locataires.

Les entretiens sont analysés dans le cadre théorique des «  situations critiques  » où l’on voit que toute action peut entraîner des effets négatifs et contradictoires comme l’illustre le schéma ci-dessous, sur la recherche d’une température idéale. Ces «  situations critiques  » s’ancrent dans des questions très pratiques désignant à la fois des «  lieux-enjeux  » et des «  arbitrages  ». Dans ce cadre, les questions thermiques et phoniques sont souvent entremêlées.

Figure 3. Recherche d’un confort idéal : l’exemple du chauffage - schéma conceptuel

Figure 3. Recherche d’un confort idéal : l’exemple du chauffage - schéma conceptuel

ⓒ SAPHIR, 2024.

Hypothèses

Nous avons fait l’hypothèse que les habitants connaissent, dans leurs grandes lignes, les dispositifs relatifs à la rénovation thermique et n’ignorent pas leur situation personnelle face à l’énergie. Ainsi, ils sont conduits à y faire face. Or, dans un esprit de mise en concurrence des acteurs de la construction, les pouvoirs publics soutiennent les projets «  d’habitat durable  », certifiés par des labels privés établis par des ingénieurs (Fijalkow, 2019). Cette politique, quantitative et centrée sur le «  logement performant  », semble s’inscrire dans un cadre de pensée injonctif, voire viriliste, qui exprime la force et l’habileté technique pour atteindre des objectifs prédéfinis (Darrigrand, 2019  ; Liotard, 2010). Cependant, alors que les discours des politiques publiques sont en priorité tournés vers la «  performance  » des bâtiments pour réduire la consommation énergétique, les habitants ne l’entendent pas de cette oreille. En opposition à ce modèle d’action descendante, imposé par les stratégies gouvernementales, nous faisons l’hypothèse que les ménages, face à ces dispositifs mécaniques et institutionnels, se trouvent contraints à développer une certaine créativité afin de maintenir leur confort de vie. En effet, le transfert du modèle viriliste du logement vers l’habitant entraîne celui-ci vers des défis de compréhension technique nécessaires pour répondre aux normes. Si l’exercice n’est pas donné à tous les ménages (Mélice, 2009), l’habitant relève plutôt de la logique du «  bricoleur  » que l’anthropologue Claude Lévi-Strauss oppose à «  l’ingénieur  ». 

Ainsi, face aux impératifs énergétiques, notre recherche développe une posture qui tient compte des capacités d’adaptation des personnes. Si on peut faire l’hypothèse que l’exigence d’une rénovation thermique provoque un « stress résidentiel » des habitants, celui-ci témoigne à la fois de leur difficulté de faire de leur logement un choix significatif, de se sentir maître de leur environnement et de pouvoir s’y adapter à long terme. Ainsi, faute de pouvoir déménager en raison de travaux qui leur seraient imposés, les habitants préfèreraient mieux maîtriser le système de chauffage et développer des capacités d’action adaptées. Ainsi, le stress résidentiel peut conduire les habitants à adopter l’une des trois voies suggérées par Albert Hirschman : la démission (« Exit »), la résignation (« Voice ») ou la contestation (« Loyalty »; Hirschman, 1970).

En portant notre attention sur la capacité d’adaptation des personnes, il nous semble possible d’expliquer les freins à l’adhésion des publics à la politique de rénovation thermique des bâtiments d’habitation. En effet, on peut faire l’hypothèse que le discours étatique qui prône la classification des logements énergivores comme  « indécents  » (sauf s’ils sont mis aux normes dans les cinq prochaines années) contribue à la précarisation des habitants et à une fragilisation de la population sur le plan de la santé mentale. Les propriétaires peuvent réaliser les travaux de rénovation énergétique par l’intérieur du logement de manière autonome ou par l’extérieur avec le syndic et l’accord de la copropriété.

Résultats : l’exemple de la copropriété de la cité Diderot à Champigny-sur-Marne

L’architecture de l’immeuble de Champigny-sur-Marne, située à une vingtaine de minutes du centre de Paris, évoque la période de la Reconstruction, après la Seconde Guerre mondiale (figure 4). En 1955, le ministère du Logement lance un nouveau défi aux organismes constructeurs avec l’opération « Million ». Alors que le coût moyen de construction d’un logement dans une habitation à loyer modéré (HLM) était de 1,6 million d’anciens francs, il propose à la communauté de la construction de réaliser un logement de trois pièces dont le coût moyen (hors foncier) ne devrait pas dépasser un million d’anciens francs.

La société coopérative de logement social de Champigny-sur-Marne, créée en 1953 par le maire de la ville, a sans doute été à l’origine de la construction de notre cas d’étude. Il est bâti en plaine non loin de petites maisons Loucheur11 et de communautés de maraîchers sur le bord de Marne, sur un terrain inondable (à l’époque) et donc peu onéreux. Il s’agit d’un ensemble en R+4 construit sur une cour rectangulaire tournant le dos à la rue. Les appartements ont été construits à normes réduites pour des accédants modestes à la copropriété, entrant dans les barèmes HLM (figures 5 et 6).

Figure 4. Vue aérienne sur la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Figure 4. Vue aérienne sur la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Source : © Google Earth, données 2019, capture d’écran 2024.

Figure 5. Façade d’un bâtiment et vue de la cour de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Figure 5. Façade d’un bâtiment et vue de la cour de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

© Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow, 2023.

Figure 6. Balcon d’un appartement de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Figure 6. Balcon d’un appartement de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

© Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow, 2023.

Aujourd’hui, c’est un «  vieux bâtiment  » dont les parquets sont très usés et bruyants, les peintures obsolètes, les distributions des pièces classiques. Le chauffage est distribué par des radiateurs en fonte depuis une chaufferie centrale qui opère mal, et le bâtiment souffre de graves déperditions thermiques. Chacun reconnaît avoir froid l’hiver, à l’exception de certains, qui ont fait l’isolation par l’intérieur de leur appartement. Mais la rénovation extérieure semblait hors d’atteinte à l’époque où nous sommes arrivés sur ce terrain pour réaliser un café pédagogique et une vague d’entretiens personnalisés (en 2022 et en 2024), ce qui correspond aux trois phases de la méthodologie. Elle s’avérait un idéal impossible à réaliser et les annonces incitatives de l’État paraissaient au mieux dérisoires pour beaucoup d’habitants. 

En effet, les nouveaux propriétaires se sont déclarés satisfaits de leur appartement qu’ils ont «  fait refaire  », chacun à leur façon et selon leurs moyens financiers. Certains n’ont fait que repeindre les pièces, d’autres ont redistribué les chambres et le salon, décloisonné la cuisine. Les appartements se sont montrés adaptables à leurs modes de vie sans doute très différents de ceux des premiers occupants des années 1960. Les familles de classes moyennes (avec enfants mineurs) qui ont acheté (ou sont locataires de propriétaires privés) dans cette cité se présentent comme «  privilégiés  » d’habiter sur les bords de Marne et à «  vingt minutes du centre de Paris  ». Cette situation les différencie à la fois des habitants du centre de Paris, des cités HLM de Champigny situées sur les hauteurs et des villages de pavillons habités par des couches moyennes aux alentours. Ils ont choisi d’accéder à la propriété dans du petit collectif ancien, en limite de Paris, pour un taux d’effort financier important pour eux.

Figure 7. Le marché immobilier de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne : une décote de 65 % par rapport au marché parisien

Figure 7. Le marché immobilier de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne : une décote de 65 % par rapport au marché parisien

Exemple de la résidence Diderot avec une transaction de vente en 2024 autour de 3 000 euros par m2. En tout état de cause, le taux de mutation est de 1 %, ce qui montre une stabilité de la propriété.

Source : Etalab (open data)12, explorateur de données de valeurs foncières et des transactions de vente par les notaires selon le cadastre.

Figure 8. Exemples de fissures sur une façade d’un bâtiment de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Figure 8. Exemples de fissures sur une façade d’un bâtiment de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

© Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow, 2022.

Par ailleurs, le problème de la thermie a des répercussions sur le confort phonique puisque plusieurs personnes interrogées ont mentionné qu’elles étaient « stressées » et préoccupées par le bruit provenant des tuyaux de chauffage. Elles aimeraient enfermer ces «  lieux-enjeux  » que sont les tuyaux de chauffage afin de ne pas entendre leurs voisins ni le bruit de chauffage. Mais, outre le fait que cela leur est interdit, leur préférence est de garder la chaleur dans l’appartement. Elles expriment donc le sentiment de ne pas pouvoir contrôler leur lieu de vie privée.

Figure 9. Exemple de planche «  lieux-enjeux  » avec les récits des habitants sur le confort thermique

Figure 9. Exemple de planche «  lieux-enjeux  » avec les récits des habitants sur le confort thermique

Source : Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow, 2023.

Ainsi, la situation thermique peut avoir des effets sur la vie du voisinage. Un des bâtiments de la résidence a en effet de gros problèmes avec un voisin « insupportable » particulièrement bruyant. Ils ont signalé la situation au syndic, à la police, et le propriétaire serait en cours de procédure d’expulsion de cette famille qui non seulement serait « malsaine, folle et irrespectueuse », mais aussi transgressive puisque ne réglant pas son loyer depuis plusieurs années. Certains habitants ont récemment coupé l’eau de leur voisin pour manifester leur colère. En représailles, celui-ci manifeste son mécontentement en laissant les fenêtres ouvertes de son appartement pendant l’hiver. Ce faisant, il exprime son opposition à la collectivité dont la norme de consommation énergétique est fondée sur la sobriété individuelle. 

Pour autant, nous avons pu mesurer, après le focus group avec les habitants de la résidence, le développement d’une prise de conscience des problèmes de santé en lien avec l’habitat. En avril 2022, un an après le café pédagogique et la campagne d’entretiens auprès des habitants, un échange WhatsApp du conseil syndical s’avère particulièrement significatif. Alors que les températures deviennent clémentes, un copropriétaire, Cédric (40 ans, infirmier, deux enfants), propose de couper le chauffage le 21 avril, le premier jour du printemps. Il a demandé au chauffagiste de baisser le chauffage, et les autres ne sont pas tout à fait d’accord. Cédric se pose en sauveur de la copropriété. Il dit :

« Voilà, on est en pleine crise énergétique avec des prix qui explosent, une météo qui est loin d’être froide. Je me questionne sérieusement, car il y a peu de temps, on pleurait sur des factures qui ne sont pas encore arrivées et qui vont être catastrophiques. Et là on devrait laisser le chauffage jusqu’en juin pour du linge et la salle de bain ».
Cédric (40 ans, infirmier, deux enfants)

Cependant, James (45 ans, cadre commercial), un autre copropriétaire, propose un compromis pour chauffer uniquement matin et soir. En effet, il explique que « quand même, il y a la question de l’humidité, donc c’est le chauffage, contre l’humidité, qui est mauvaise dans un appartement ou dans une maison ». Ainsi une autre intervenante, Martine (psychanalyste, 55 ans, célibataire), souligne que « premièrement les radiateurs, même éteints, laissent passer quand même une chauffe minimale qui permet d’assainir les appartements et que c’est du bien-être, de la santé mentale, physique chez soi et pour soi et que c’est indispensable ». Dans cette situation, l’importance de la chaleur pour la santé est affirmée, et une négociation collective des tarifs d’énergie est finalement menée afin de prendre une décision. 

Ce débat sur la coupure du chauffage met en évidence des préoccupations liées aux factures énergétiques, à la santé des habitants et à la gouvernance de la copropriété. La suggestion de négocier collectivement les tarifs de l’énergie est soulevée comme une solution potentielle. Dans notre schéma théorique inspiré de Hirschman, cela correspond à une stratégie de maîtrise de l’environnement, notamment du chauffage. Plutôt que de déménager (« Exit »), de décider des travaux, ou de ne pas se chauffer, les copropriétaires s’orientent d’abord vers une meilleure connaissance de la thermie du bâtiment. Cependant, l’incertitude quant aux coûts énergétiques et à la santé rend la prise de décision complexe. Nous retrouvons ainsi divers types de comportements et d’arbitrages en lien avec la littératie en santé dans l’habitat. Cédric développe le principe de précaution et se montre éloigné des problèmes de santé. Il a donc une faible littératie en santé dans l’habitat. James est plutôt intermédiaire dans la négociation : il tente de trouver un juste milieu, en laissant la chaudière allumée matin et soir. Enfin, Martine propose une astuce, permettre à ceux qui veulent se chauffer de le faire et aux autres de couper les radiateurs, tout en maintenant une chauffe minimale. Au-delà de l’enjeu collectif, cette proposition permet d’éviter que certains soient obligés de recourir à des solutions individuelles, comme le radiateur électrique d’appoint. Martine, tirant les leçons de nos cafés pédagogiques, renverse complètement le débat en affirmant que la santé est au centre de l’enjeu et qu’elle n’est pas négociable. Cet exemple est révélateur de la «  gouvernance dans l’incertitude  » que ce type de copropriété désignée comme une passoire thermique par les pouvoirs publics rencontre au quotidien.

En 2024, des stratégies nouvelles sont mises en œuvre, alors que la rénovation thermique d’immeubles voisins est bien commencée. D’une part, la copropriété se sépare du syndic en raison de sa méconnaissance des outils de la rénovation, ce qui correspond dans notre modèle a de la «  Voice  ». D’autre part, ils choisissent un nouveau syndic qui leur semble « rassurant », car déjà engagé dans la rénovation d’un immeuble du quartier obéissant à la même typologie architecturale.

Apports

L’exemple de la résidence Diderot montre que l’argument de la santé peut être mieux entendu par les copropriétaires que la notion de performance, qui leur semble un horizon lointain qu’ils ne sont pas sûrs d’atteindre. Face à la logique de la performance soutenue par l’État, ils peuvent opposer leur capacité à réguler eux-mêmes le chauffage, malgré la faible isolation de leur bâtiment. Pour ces habitants dont le logis est désigné comme «  passoire thermique  », le positionnement vis-à-vis de la politique de performance est empreinte de méfiance. Leur décision de l’ignorer, voire de ne pas se mobiliser pour obtenir des aides, participe à un renversement de stigmate (Goffman, 1975) : leur copropriété n’est pas vécue négativement comme un handicap, mais au contraire présentée sous son aspect positif en raison de sa localisation privilégiée à la portée financière de ménages aux revenus moyens qui ne peuvent accéder à la propriété dans la Capitale. Ainsi, alors que certaines copropriétés voisines du même quartier commencent à réaliser des travaux, ce qui pourrait affaiblir la cohésion du groupe des copropriétaires les plus réticents, de premières remarques inquiètes apparaissent dans les entretiens  ; les habitants prennent conscience que ces travaux nécessiteront des sacrifices financiers. 

En termes de littératie, la question de la thermie est au centre de la question du stress résidentiel, car il est à la croisée de facteurs subjectifs et objectifs, de rapports aux équipements et aux usages. L’observation à l’échelle de l’immeuble permet de repérer un panel d’attitudes qui va de la sobriété d’accommodation, au souci pour la santé des occupants, à la recherche du confort d’appoint. L’échelle de l’immeuble permet d’observer en même temps les pratiques énergétiques dans le logement avec l’usage des espaces collectifs et ceux du quartier. C’est en effet l’avantage d’un grand espace vert intérieur et la proximité de la Marne qui contrebalance les aspects stressants du bâtiment du point de vue phonique et énergétique. Par exemple, la possibilité d’utiliser à la convenance des habitants des espaces individuels et collectifs ainsi que la capacité de ceux-ci à créer de forts liens de sociabilité expriment la recherche du bien-être et d’un habitat plus sain où les habitants ont le sentiment de prendre soin d’eux-mêmes (Wilson & Fijalkow, 2024b). L’observation et le récit des habitants révèlent donc une gamme d’attitudes en matière de Care (Tronto, 2015) et de sens de la proximité.

Limites, difficultés et pistes de réflexion

Le confort thermique ne correspond plus aux logiques d’équipement développées depuis l’après-guerre, et les attentes en matière de logement sain ont changé. L’exemple paradoxal de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne montre que l’isolation thermique (et sonore) s’avère secondaire face à des impératifs à la fois financiers et de sociabilité. Ceci semble paradoxal alors que l’État multiplie les soutiens financiers (toujours insuffisants pour une copropriété modeste) et les dispositifs contraignants, comme l’interdiction future, à l’horizon 2030, de vendre ou de louer les «  passoires thermiques  » (loi Climat et résilience, 2021).

La succession voire l’empilement des normes rend difficile l’aboutissement d’une qualité d’usage et architecturale (Dris & Wilson, 2024) et elle ne facilite pas la compréhension et la prise de décision de la part des habitants concernant une rénovation énergétique imminente selon le cadre légal français actuel. Dans notre étude, la plupart des habitants ne connaissaient pas ou mal les dispositifs d’aide des subventions et d’accompagnement tels que MaPrimeRénov ou le prêt à taux zéro (PTZ) ; cependant, lorsqu’ils les ont évoqués, ils ont montré un intérêt pour mieux comprendre la problématique de la rénovation thermique, qui pourrait éventuellement améliorer les problèmes liés au bruit, à la santé ou donner une nouvelle esthétique au «  vieux  » bâtiment. Plutôt que d’évoquer la «  performance  » énergétique, un discours public en termes de santé serait plus adapté.

En termes scientifiques, il serait intéressant de considérer que l’architecture ne s’arrête pas le jour de la livraison, et que suivre l’évolution de la littératie et du stress résidentiel durant les travaux et après, tout au long de la vie du bâtiment (et de ses résidents) serait producteur de connaissances nouvelles sur l’habitat.

1 Loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018.

2 Les dispositions de la loi Elan concernant la copropriété et le conseil syndical permettent de moderniser les procédures avec la numérisation des

3 L’État s’engage à respecter l’objectif européen de baisse des émissions de GEZ d’au moins 55 % conformément à la feuille de route européenne « Fit

4 Loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement et loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010

5 Décret n° 2006-1147 du 14 septembre 2006 relatif au diagnostic de performance énergétique et à l’état de l’installation intérieure de gaz dans

6 Loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.

7 Loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat.

8 Pour aller plus loin : Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. (2024, 20 février). La performance énergétique du

9 Pour aller plus loin : RAPPEL. (2022, 25 juillet). Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2022. Precarite-energie

10 Le programme SAPHIR est une recherche-action qui s’inscrit dans l’appel à projets « Réduction des inégalités sociales de santé : le logement, l’

11 Du nom de l’initiateur de la loi du 13 juillet 1928 établissant un programme de construction d’habitations à bon marché et de logements en vue de

12 Voir le site web : https://explore.data.gouv.fr/fr/immobilier

Darrigrand, M. (2019). La virilité en partage. Études, 12, 3341.

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1 Loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018.

2 Les dispositions de la loi Elan concernant la copropriété et le conseil syndical permettent de moderniser les procédures avec la numérisation des documents sur l’extranet de l’immeuble, mais aussi de simplifier la prise de décision avec des réformes sur la convocation de l’assemblée générale ou encore le vote des propositions.

3 L’État s’engage à respecter l’objectif européen de baisse des émissions de GEZ d’au moins 55 % conformément à la feuille de route européenne « Fit for 55 ».

4 Loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement et loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement.

5 Décret n° 2006-1147 du 14 septembre 2006 relatif au diagnostic de performance énergétique et à l’état de l’installation intérieure de gaz dans certains bâtiments et arrêté du 15 septembre 2006 relatif aux méthodes et procédures applicables au diagnostic de performance énergétique pour les bâtiments existants proposés à la vente en France métropolitaine.
Pour aller plus loin : Ministères Territoire Écologie Logement. (2024, 04 juillet). Diagnostic de performance énergétique - DPE. Ecologie.gouv.fr

6 Loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.

7 Loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat.

8 Pour aller plus loin : Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. (2024, 20 février). La performance énergétique du parc locatif privé au 1er janvier 2023. Données et statistiques pour le changement climatique, l’énergie, l’environnement, le logement, et les transports et Chaput, K., Serre, P., Tissot, I., Barnhusen, F., & Beaufils, S. (2022). Sans travaux de rénovation énergétique, près d’un logement francilien sur deux bientôt interdit à la location ? Insee Analyses Île-de-France, 159.

9 Pour aller plus loin : RAPPEL. (2022, 25 juillet). Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2022. Precarite-energie.org

10 Le programme SAPHIR est une recherche-action qui s’inscrit dans l’appel à projets « Réduction des inégalités sociales de santé : le logement, l’habitat et le fonctionnement urbain », financé par l’ARS Île-de-France et avec le soutien de Paris Habitat, l’Institut des hautes études pour l’action dans le logement (IDHEAL) au Centre de recherche sur l’habitat (CRH).

11 Du nom de l’initiateur de la loi du 13 juillet 1928 établissant un programme de construction d’habitations à bon marché et de logements en vue de remédier à la crise de l’habitation.

12 Voir le site web : https://explore.data.gouv.fr/fr/immobilier

Figure 1. Document didactique affiché dans les immeubles du programme de recherche-action SAPHIR

Figure 1. Document didactique affiché dans les immeubles du programme de recherche-action SAPHIR

Source : SAPHIR, 2024.

Figure 2. Focus group au jardin de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Figure 2. Focus group au jardin de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

© Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow, 2022.

Figure 3. Recherche d’un confort idéal : l’exemple du chauffage - schéma conceptuel

Figure 3. Recherche d’un confort idéal : l’exemple du chauffage - schéma conceptuel

ⓒ SAPHIR, 2024.

Figure 4. Vue aérienne sur la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Figure 4. Vue aérienne sur la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Source : © Google Earth, données 2019, capture d’écran 2024.

Figure 5. Façade d’un bâtiment et vue de la cour de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Figure 5. Façade d’un bâtiment et vue de la cour de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

© Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow, 2023.

Figure 6. Balcon d’un appartement de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Figure 6. Balcon d’un appartement de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

© Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow, 2023.

Figure 7. Le marché immobilier de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne : une décote de 65 % par rapport au marché parisien

Figure 7. Le marché immobilier de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne : une décote de 65 % par rapport au marché parisien

Exemple de la résidence Diderot avec une transaction de vente en 2024 autour de 3 000 euros par m2. En tout état de cause, le taux de mutation est de 1 %, ce qui montre une stabilité de la propriété.

Source : Etalab (open data)12, explorateur de données de valeurs foncières et des transactions de vente par les notaires selon le cadastre.

Figure 8. Exemples de fissures sur une façade d’un bâtiment de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

Figure 8. Exemples de fissures sur une façade d’un bâtiment de la résidence Diderot à Champigny-sur-Marne

© Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow, 2022.

Figure 9. Exemple de planche «  lieux-enjeux  » avec les récits des habitants sur le confort thermique

Figure 9. Exemple de planche «  lieux-enjeux  » avec les récits des habitants sur le confort thermique

Source : Yaneira Wilson et Yankel Fijalkow, 2023.

Yaneira Wilson

Enseignante-chercheuse, département Urbanisme, laboratoire ESPI2R

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Yankel Fijalkow

Professeur, codirecteur du Centre de recherche sur l’habitat (CRH), équipe du Laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement (LAVUE)

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