Les études de cas qui suivent se focalisent sur des espaces plus restreints, à 15 minutes à pied des futures gares, coïncidant avec la définition du « quartier du quart d’heure ».
Figure 5(a). Classification des territoires situés à 15 minutes à pied de l’arrêt Christ de Saclay en fonction de leur niveau de vitalité urbaine
Figure 5(b). Zones à 15 minutes à pied de l’arrêt Christ de Saclay : vue aérienne
Le niveau de vitalité urbaine pour le quartier de gare Christ de Saclay situé à Saclay est la classe 3, soit un territoire présentant un bon niveau de vitalité, bien connecté, et marqué par de l’habitat récent (figure 5 a). Comment et par quoi ce quartier est-il concrètement caractérisé ? Pour le voir, trois IRIS sont considérés : Saclay, Villiers-le-Bâcle et Saint-Aubin.
La population est inégalement répartie sur les trois communes concernées : Saclay compte 4 323 habitants, tandis que Saint-Aubin et Villiers-le-Bâcle en comptent respectivement 681 et 1 097.
Le quartier de gare Christ de Saclay se caractérise par :
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une forte présence de surfaces agricoles ;
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un espace résidentiel à l’est autour de la mairie de Saclay ;
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un espace dédié à l’enseignement supérieur et à la recherche au sud-ouest.
Concernant la fonction sociale « apprendre », le quartier est spécialisé dans la formation et l’enseignement supérieur. Cela rejoint l’objectif de la gare Christ de Saclay, à savoir desservir le campus et le pôle de recherche.
Cette zone est ainsi peu résidentielle. Le tissu urbain est marqué par un habitat individuel peu dense, structuré autour d’un centre-bourg ancien complété par un habitat périurbain datant des années 1960-1970. On décompte seulement 700 nouveaux habitants et 280 nouveaux logements depuis 2010, alors que 3 250 salariés travaillent dans le quartier. En comparaison avec la moyenne de la communauté d’agglomération Paris-Saclay, la population résidente est plutôt aisée.
À une plus grande échelle, la commune de Saclay se distingue par la présence de quartiers plus récents, développés entre 2006 et 2020 et caractérisés par des infrastructures de mobilité douce. L’offre éducative est relativement homogène entre les territoires analysés, avec des écoles maternelles et primaires. Cependant, les trois IRIS présentent un déficit en services de santé et en spécialistes, malgré la présence de services publics de proximité.
En termes d’équipements, Saclay et Saint-Aubin disposent d’infrastructures sportives, et une médiathèque est implantée à Saclay. Les espaces résidentiels de Saint-Aubin et de Villiers-le-Bâcle sont relativement éloignés de la gare, sauf la zone dédiée à la recherche, qui bénéficie d’une proximité directe avec cette infrastructure de transport (figure 5 b).
La gare de Christ de Saclay se situe à proximité du centre de Saclay, au nord-est, et du plateau de Saclay, au sud-ouest, constituant ainsi un nœud stratégique pour la mobilité. Toutefois, l’accessibilité à la gare depuis Saclay est contrainte par des infrastructures routières qui peuvent limiter les déplacements piétons et renforcer la dépendance aux modes de transport motorisés. Quelques bureaux sont également en cours de construction, c’est pourquoi la communauté d’agglomération Paris-Saclay développe des projets d’infrastructures pour les mobilités douces et pour faciliter l’utilisation de transports plus respectueux de l’environnement entre les différents pôles de la commune1. Néanmoins, à ce stade, cela ne permet pas encore de conclure à l’émergence d’un futur pôle tertiaire.
Le cas du quartier de la gare Christ de Saclay soulève la question de l’attractivité, car bien que de nombreuses personnes y travaillent, peu semblent y vivre. Cela peut s’expliquer par l’absence de commerces et de services de proximité (11), ainsi que le manque de services publics, d’offre de loisirs et de divertissement. À comparer avec le niveau de vitalité de la classe 4, où une forte densité de services, de commerces et d’activités culturelles attire les habitants, ce quartier ne semble pas offrir suffisamment d’attractivité pour inciter les familles à s’y installer. L’arrivée de la future ligne 18 pourra potentiellement pallier en partie le problème de la mobilité, permettant ainsi de lier ce territoire avec d’autres communes de la région.
Le quartier de gare Christ de Saclay
© EPA Paris-Saclay 2025/Alticlic.