La recherche-expérimentation City Senses s’insère dans un travail au long court sur l’expérimentation dans la fabrique urbaine et les ambiances urbaines. Les premiers éléments d’analyse nous ont montré qu’évaluer la part sensible d’une expérimentation nécessite une pluralité de méthodes et d’outils. Porter des démarches évaluatives exigeantes sur ces expérimentations urbaines semble être indispensable pour qu’elles soient à même d’essaimer à plus grande échelle. Cela contribuerait aussi à mettre à distance les objets expérimentaux plus « gadget », aspect souvent décrié dans le cas des Smart Cities.
Par ailleurs, cette recherche nous permet de mettre le doigt sur les questions de cycle de vie et d’autonomisation des projets, qui doivent être pensées en amont du lancement pour mieux préparer l’après-expérimentation et leur appropriation, leur coconception par les habitants.
En ce qui concerne l’immobilier du futur, il paraît aujourd’hui intéressant d’intégrer des perspectives sensibles à la production immobilière et, plus largement, à la fabrique urbaine pour faire le lien entre transition et ville intelligente. Étant donné la multitude d’expérimentations qui se déploient, il pourrait être utile de créer des plateformes de ressources pour les opérateurs et les collectivités afin de « faire commun » sur des outils, des méthodes et des bonnes pratiques. Dans un contexte de crise, penser l’immobilier du futur devrait s’envisager en associant les citoyens à leur cadre de vie immédiat (le logement, le quartier) et en prenant en compte les transitions écologiques. Cela implique de partager plus largement résultats et doutes entre chercheurs, opérateurs et collectivités.