Comme en témoigne l’étude sociodémographique précédente, le département de la Seine-Saint-Denis présente de nombreux écarts sociaux et urbains par rapport à ses départements voisins.
En concentrant notre analyse sur les entreprises présentes sur le territoire (Insee, 2021a, b, c d), nous constatons à nouveau plusieurs différences majeures entre la Seine-Saint-Denis et les autres départements.
Nous identifions une forte proportion d’entreprises spécialisées dans les métiers manuels et artisanaux (industrie, construction, réparation automobile, etc.) – jusqu’à 60 % en Seine-Saint- Denis – par opposition aux entreprises de services (immobilier, finance, assurance, information, etc.). Cette disparité a sans doute une incidence sur les résultats étudiés précédemment, à savoir le manque de cadres dans le département, ce qui impacte ainsi la mixité sociale du territoire. Pour une meilleure représentation, il est communiqué en annexe 6 le tableau d’analyse représentant les « grands » secteurs d’activité des entreprises selon les départements.
Pour compléter ces éléments, un travail a également été mené sur les 500 plus grandes entreprises de France. Il en ressort que la grande majorité d’entre elles ont établi leur siège social à Paris (26 %) et dans les Hauts-de-Seine (43,6 %), ce qui place la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne en retrait avec respectivement 8 % et 5 % de sièges sociaux présents « Classement des plus grosses… », 2021).
La Seine-Saint-Denis peine à attirer les grandes entreprises, et en particulier celles du secteur tertiaire. C’est pourtant grâce à leur implantation que le département pourrait disposer d’un levier d’attractivité pour l’accueil de la population cadre qui lui fait défaut.
Mais c’est aussi en partie à cause de ce manque de population que le département peine à accueillir ces entreprises : il s’agit d’un cercle vicieux.