Deuxième journée d’étude : appel à contribution

L’impact de la densification de l’espace urbain sur l’immobilier

Contexte

La densification des occupations de l’espace est, depuis les années 1970, un objectif clé des politiques urbaines. Si la lutte contre l’étalement urbain s’est d’abord inscrite dans des préoccupations d’ordre économique, elle est désormais au cœur d’une pensée écologique, marquée par l’émergence et l’intégration sans cesse croissante des préoccupations environnementales dans le domaine de l’immobilier et de la ville.

Densifier l’espace urbain suppose de recentrer la ville et les espaces qu’elle occupe, en orientant leur développement à l’intérieur d’eux-mêmes, en limitant l’ouverture de nouvelles parcelles à l’urbanisation et en envisageant la réhabilitation des friches industrielles en milieu urbain. Le droit de l’urbanisme impose désormais aux communes et aux intercommunalités de contrôler l’étalement urbain et de poursuivre des objectifs de diminution de la consommation d’espaces. Ces obligations impliquent de repenser l’économie générale de la ville et, en particulier, les réseaux d’énergie ou de transport. Le bâtiment, qu’il s’agisse de sa conception, de sa construction ou de sa gestion, mute sous l’influence de cette exigence de densification. L’impact sur la qualité de vie, les conséquences sur le lien social en milieu urbain ne doivent pas être négligés dans l’appréhension de cette ville recentrée sur elle-même. La densification de l’espace urbain, même lorsqu’elle mobilise des méthodes « douces » telles que la surélévation, peut parfois être confrontée à la méfiance ou au rejet des habitants, voire des acteurs publics. Elle peut également venir contrecarrer le maintien de la nature en ville, au moment même où sa place tend à être consacrée et protégée, notamment par la mise en œuvre des trames verte et bleue. L’utilisation économe de l’espace peut ainsi entrer en contradiction avec le maintien ou le développement d’espaces naturels en ville. Or, la densification est considérée comme la principale action de lutte contre l’artificialisation des sols. Cette dernière entraîne la destruction et le morcellement des espaces naturels, et contribue ainsi à la dégradation du fonctionnement des écosystèmes et à l’érosion de la biodiversité.

Axes

La journée d’étude traitera de la mise en œuvre des transitions qu’exige la densification de l’espace urbain, notamment des innovations sur lesquelles elles s’appuient. Les enjeux juridiques de l’introduction du numérique dans le bâtiment ou la ville seront également étudiés. La question des limites de la densification de l’espace urbain, qu’elles soient juridiques, urbanistiques, techniques ou sociales, sera également abordée, afin d’anticiper ces problématiques et de proposer des solutions concrètes.

L’évènement réunira des chercheurs, des professionnels de l’immobilier et de l’urbanisme ainsi que des institutionnels, afin de croiser les approches. Il aura une forte dimension interdisciplinaire : des approches économiques, sociologiques, juridiques, historiques, philosophiques sont recherchées.

Axe 1. Les contraintes juridiques relatives à la densification, notamment vis-à-vis des acteurs institutionnels et des documents d’urbanisme. Les freins qu’elle peut rencontrer, les solutions possibles, et les stratégies développées en la matière.

Axe 2. L’impact de la densification sur le marché immobilier. La fixation de densités minimales pour les constructions ; les limitations de la construction neuve aux zones déjà artificialisées ; l’émergence de la renaturation comme outil de compensation et son articulation avec la densification ; les évaluations des coûts de la densification.

Axe 3. L’impact de la densification de l’espace urbain sur le lien social, sur la pensée de la ville en général, sur l’aménagement du territoire et les politiques publiques en matière d’urbanisme, et sur l’économie générale de la ville.

Axe 4. Les contraintes techniques de densification. L’impact de la densification de l’espace urbain sur les bâtiments et la construction, ainsi que comme vecteur d’innovation.

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